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Actualités juridiques

Renouvellement du bail commercial et surface de vente : prise en compte des aménagements du preneur

Le renouvellement du bail commercial produit un contentieux régulier autour de la fixation du prix du bail renouvelé, en particulier en cas d’aménagements réalisés par le preneur. On sait en effet que la valeur des surfaces d’un local commercial est appréciée différemment en fonction de leur utilité. Dans cette décision du 13 juin 2024, la Cour de cassation rappelle ce principe et la nécessité d’anticiper ses conséquences par une rédaction précise du contrat de bail initial. Faits et procédure La SCI Barbara est propriétaire de locaux commerciaux donnés à bail à la société Le Petit Brivadois. Au cours de l’exécution du contrat, le preneur avait effectué des aménagements diminuant la surface de vente. Le 5 septembre 2016, la locataire a demandé le renouvellement du bail commercial pour le 1er octobre 2016, ce que la bailleresse a accepté le 25 novembre 2016. Le 30 mars 2017, la bailleresse a assigné la

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Précision sur les conditions de légalité d’une autorisation d’urbanisme délivrée sur la base d’un PLU abrogé

Le Conseil d’État, dans une décision du 31 mai 2024 (n°467427, mentionnée au recueil Lebon), apporte une précision concernant les conditions dans lesquelles une autorisation d’urbanisme peut être contestée en raison d’un défaut de base légale. Dans cette affaire, un permis d’aménager, délivré par le Maire de Corenc (Isère), portait sur la division parcellaire d’un terrain en vue de constructions futures. Ce permis a été attaqué par un voisin au motif qu’il avait été octroyé sur la base d’un plan local d’urbanisme (PLU) qui n’était plus en vigueur à la date de sa délivrance (permis délivré sur la base de l’ancien PLU de la commune alors que le nouveau PLU intercommunal était entré en vigueur 10 jours auparavant). Le tribunal administratif de Grenoble, saisi en premier ressort, a annulé l’arrêté délivrant le permis sur cette seule base. Saisi en appel, le Conseil d’État a jugé que cette décision comportait une

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L’action en requalification d’un bail dérogatoire n’est pas soumise à la prescription biennale des baux commerciaux

Dans une affaire opposant un preneur et son bailleur commercial, la Cour d’appel de Douai, dans une décision du 23 mai 2024, apporte une précision importante concernant la prescription des actions relatives aux baux dérogatoires. Faits et procédure En l’espèce, la société Supermarchés Match avait donné en sous-location à la société Kaiser Food un emplacement extérieur situé sur le parking d’un supermarché à travers deux contrats successifs : Avant l’échéance du second contrat, la société Kaiser Food a revendiqué le bénéfice du statut des baux commerciaux, estimant qu’elle était en droit de se maintenir dans les lieux. Elle a assigné Supermarchés Match le 7 novembre 2022 devant le Tribunal judiciaire de Lille pour faire reconnaître l’existence d’un bail commercial statutaire. En première instance, le juge de la mise en état a déclaré la société Kaiser Food irrecevable à agir, considérant que son action était prescrite sur le fondement de l’article

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La clause résolutoire du bail commercial doit être invoquée de bonne foi par le bailleur

La mise en œuvre de la clause résolutoire d’un bail commercial, permet au bailleur d’obtenir la constatation de son acquisition par le juge, un mois après la délivrance d’un commandement de respecter les termes du bail sous réserve que le manquement reproché figure bien dans la clause résolutoire. La Cour de cassation rappelle, dans sa décision du 25 avril 2024, que le bailleur doit en outre invoquer le bénéfice de la clause résolutoire de bonne foi, conformément à l’article 1104 du Code civil. Faits et procédure Le 10 juillet 2009, la SCI Des Esserts (bailleresse) a consenti un bail commercial à Mme [U], aux droits de laquelle est venue la société Calend’Auto (locataire), portant sur un terrain destiné au négoce de véhicules neufs et d’occasion. Le 26 juin 2017, constatant que la locataire exerçait sur le terrain des activités de nettoyage et de réparation de véhicules, la bailleresse lui a

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Sur les éléments d’équipement de l’ouvrage, la Cour de cassation revient sur son revirement de 2017

Par un arrêt n°16-19.640 de juin 2017, la Cour de cassation avait procédé à un tournant substantiel dans le monde de la construction en retenant que « les désordres affectant des éléments d’équipement, dissociables ou non, d’origine ou installés sur existant, relèvent de la responsabilité décennale lorsqu’ils rendent l’ouvrage dans son ensemble impropre à sa destination ». Ainsi ce revirement faisait supporter aux installateurs d’équipements adjoint à un ouvrage un risque d’engagement de leur responsabilité sur le fondement décennale et partant les obligeait à être soumis à l’assurance obligatoire des constructeurs. Dans l’arrêt du 21 mars 2024, la Cour de cassation revient sur cette jurisprudence en retenant que celle-ci avait été rendu au nom (i) d’un objectif de simplification et (ii) d’une tentative de meilleure protection des maîtres d’ouvrages réalisant des travaux de rénovation et d’amélioration du bâti existant mais que ces objectifs n’ont pas été atteints. Après avoir clairement mentionné que

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Le locataire commercial qui se maintient dans ls lieux bénéficie de tous les droits attachés au bail jusqu’au paiement complet de l’indemnité d’éviction

Aux termes de l’article L. 145-28 du Code de commerce, aucun locataire pouvant prétendre à une indemnité d’éviction ne peut être obligé de quitter les lieux avant de l’avoir reçue. Jusqu’au paiement de cette indemnité, il a droit au maintien dans les lieux aux conditions et clauses du contrat de bail expiré. Il bénéficie ainsi de tous les droits attachés au contrat de bail. C’est ce que vient souligner un arrêt de la Cour de cassation du 16 mai 2024. Faits et procédure Le 29 juin 2017, l’Association sportive du Golf bailleur a délivré à son preneur un congé avec refus de renouvellement de bail commercial, accompagné d’une offre d’indemnité d’éviction, à effet au 31 décembre 2017. La bailleresse a ensuite assigné la locataire en fixation d’une indemnité d’éviction et en libération des lieux. En réponse, la locataire a sollicité, à titre reconventionnel, l’annulation du congé et l’indemnisation de ses

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Conclusion d’un BEFA par une personne publique et risque de requalification en marché public du bail

Dans un arrêt du 3 avril 2024, le Conseil d’Etat vient examiner si un bail en l’état futur d’achèvement (BEFA) constitue un contrat de la commande publique et plus spécifiquement un marché public, ce qui justifierait la demande initiale de la personne publique d’annuler ce bail en ce qu’il serait irrégulier. Les faits de l’espèce ne sont pas communs puisqu’en 2017, un centre hospitalier a conclu un BEFA avec une société civile immobilière dans lequel il était prévu « la location au centre hospitalier de deux bâtiments existants après l’aménagement de l’un d’eux ainsi que d’un nouveau bâtiment à construire, pour une durée de quinze ans, avec une option d’achat après la douzième année ». Or, à l’achèvement des travaux, le preneur à bail (le centre hospitalier) a refusé de prendre possession des locaux, suspendu le paiement des loyers, puis a saisi le Tribunal administratif de Grenoble d’une action en contestation de

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Copropriétés en difficulté : les apports de la loi « Habitat dégradé » du 9 avril 2024

La copropriété dégradée est un phénomène ancien, qu’il n’est pas toujours aisé de quantifier. 2.200 copropriétés et 110.000 logements sont pris en charge dans le cadre du Plan initiative copropriétés. Si l’on se réfère au seul seuil des impayés tel que défini par la loi n° 2014-366 du 24 mars pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (dite loi ALUR), il y aurait 215.000 copropriétés « fragiles », c’est-à-dire ayant de 15 à 25 % d’impayés et justifiant, en théorie, la saisine du tribunal judiciaire en vue de désigner un mandataire ad hoc (article 29-1 A de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965). Dans son récent rapport rendu le 12 janvier 2022 et publié le 30 mars 2022, « Copropriétés dégradées : mieux répondre à l’urgence », la Cour des comptes constatait cependant une prise en charge tardive par le législateur français de la spécificité des situations des copropriétés en difficulté. Si les premières interventions ont eu lieu dans les

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Précisions de la Cour de cassation sur l’application de la loi du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance à propos d’un prestataire de transport de terres dans le cadre d’un marché de terrassement et de démolition ?

Dans un arrêt du 18 janvier 2024, la Cour de cassation est venue apporter des précisions sur les contours juridiques de la qualification de sous-traitance dans le cadre de prestations de travaux de terrassement. Ainsi, la société Nossol, entreprise sous-traitante de premier rang d’un marché de travaux s’était vu confier des travaux de « de démolition et terrassement et que ces travaux comprenaient le déblai, consistant à enlever des terres pour abaisser le niveau du sol, le chargement des déblais sur les véhicules de transport, le transport pour la mise en remblai ainsi que l’évacuation des terres excédentaires. ». Elle avait par la suite fait réalisé par la société ACR des prestations d’évacuation, de transport et de traitement des terres excavées. Après la liquidation judiciaire de la société Nossol, la société ACR a assigné plusieurs maîtres d’ouvrage pour obtenir réparation de ses préjudices sur le fondement de la loi du 31 décembre

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CCAG Travaux : Modalités de transmission du mémoire en réclamation sur décompte général

Conseil d’État, 7ème – 2ème chambres réunies, 02/02/2024, n° 471122 Cette décision apporte des précisions essentielles concernant les conditions de recevabilité d’un mémoire en réclamation sur décompte général dans le cadre d’un marché régi par le CCAG Travaux 2009. Sa portée peut être étendue aux marchés soumis au CCAG Travaux 2021 dont les stipulations sont identiques sur ce point. Cette décision : La société Valenti était titulaire du lot n°2 « gros œuvre » d’un marché public de travaux d’extension et de restructuration d’un EHPAD à Montigny-le-Roi, attribué par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de Val-de-Meuse. Suite à un désaccord sur le décompte général, la société Valenti a saisi le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne pour: Sa demande a été rejetée en première instance, puis en appel par la cour administrative d’appel de Nancy le 22 décembre 2022. Le mémoire en réclamation avait été réceptionné par le pouvoir adjudicateur dans le délai

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